28 Mai 2013
Vers les Tuamotus
Marick est enfin en pleine forme , charbons de guindeau changés , nous avons refait un plein de boissons et de vivres frais pour quelques jours ,les réservoirs d’eau et de carburants sont pleins et le mardi 7 mai , cap au nord est vers Tikehau . Sous le vent de Tahiti calme plat, mais sitôt quitté le dévent de l’ile , 20 à 25 nœuds avec mer agitée , le vent monte à 35 voire 40 nœuds au cours de la traversée , nous sommes à 60 degrés du vent , la remontée vers l’est n’est pas des plus agréables !
Nous passons sous le vent de Tetiaora , à 42 km au nord-est , atoll carte postale ou en 1966 a été tourné les Révoltés du Bounty avec Marlon Brando qui a été le locataire de l’ilot pendant un certain temps , petit répit car nous sommes abrités , mais la navigation se poursuit assez sportive donc et vers le petit matin nous apercevons TIkehau , la passe n’est pas très large , il y a environ 2 nœuds de courant contre , des parcs à poisson de chaque côté puis environ une heure pour arriver au minuscule village, il n’y a qu’ un seul bateau dans la petite baie , nous posons la pioche , heureux ,
un bruit de petit avion nous fait tendre l’oreille, il vient de se poser sur le motu juste à côté, il n y a qu’ un vol par jour ,alors les nuisances sonores ne sont pas bien grandes
Nous restons quelques jours , et faisons la connaissance d’ Hervé et de sa femme Vanina qui tiennent la pension Hotu juste en face de notre mouillage, ambiance familiale, nous rencontrons le père d’Hervé , et discutons avec les quelques touristes de la pension , balades à pied vers le village sur la petite route bétonnée , découverte du lagon en dinghy, vers l’ancienne ferme perlière , pour voir des raies mantas qui se font portées absentes , tant pis !
Après quelques jours dans ce joli petit atoll, cap à l’est , vers Apataki , le 13 mai . On envisage d’y laisser Marick cet été pendant notre séjour en France ,pour le carèner et le mettre au sec ;la mer s’est un peu calmée , nous sommes bout au vent et donc avançons le plus souvent au moteur ; arrivée mardi au petit jour , passe avec coutant dans le nez , et environ 1h 30 de navigation sur le lagon au nord- est pour se rendre au chantier , nous apercevons quelques mats plantés dans les cocotiers , en bordure d’ une belle plage de sable blanc , nous sommes arrivés :découverte des lieux , rencontre avec Alfred et Pauline les propriétaires , entreprise familiale , et leurs garçons , dont Tony qui travaille avec son père , « papy »le papa d’Alfred , nous vend des œufs et nous offre des papayes que nous préparons avec chou , ail , gingembre et poisson pêché ;La nourriture n’est pas très variée , mais fraiche et savoureuse
. Quelques bateaux sont au sec en travaux et nous retrouvons Patrick le canadien , sa femme Lisa et leurs deux garçons rencontrés à Nassau(Bahamas) en février 2012 , recroisés à Panama , et avec qui nous sommes restés en contact , par mail , pour partager nos expériences ,et nos tuyaux glanés au fil de nos navigations.
L’endroit est vraiment paumé , mais très chaleureux , le soir on partage l’apéro ( nos stocks de rhum guadeloupéen sont à marée basse ), on discute , on fête le départ de Boris qui repart le lendemain vers les Marquises ,on met en commun la pêche en faisant un barbecue , et chacun amène de quoi partager un repas .L’ambiance est sereine , sous les cocotiers , à cette heure tardive de la nuit . on termine la soirée en écoutant les chants polynésiens avec Alfred et ses fils
Les journées s’égrènent tranquillement , bricolage , plongées , discussions, Alfred nous fait fabriquer le pain coco , préparé avec cocos germées , farine , eau de coco , il faut fabriquer un pilon avec une branche de cocotier , les bourres de coco alimenteront le feu pour la cuisson de ces petits pains cuits dans deux feuilles de raisiniers bords de mer.
Nous préparons notre départ pour Toau , anse Amyot, atoll un peu plus à l’ouest ;départ au petit matin , l’ancre s’est coincée sous des coraux et Patrick doit plonger pour la dégager , petits problèmes de points d’amure pour le solent , alors on va naviguer sous génois enroulé ou moteur , vers 15 h 30 nous nous amarrons sur une bouée dans cette petite baie face au vent et aux courants surtout sortants on ne peut avancer plus loin dans le lagon , 3 bateaux sont déjà au mouillage et bientôt un quatrième nous rejoint . nous descendons à terre et faisons connaissance des 9 habitants peuplant Toau : un couple , Gaston et sa femme , leur fille , leur gendre et leur petit fils , plus 4 autres personnes , plus ou moins de la famille , c’est dimanche et l’heure de la partie de pétanque , des chiens viennent à notre rencontre dont 2 sont d’excellents chasseurs (pecheurs ? ) de poissons
Le dernier bateau qui apporte leur avitaillement n’a pu accoster a cause de la houle , Ils sont à cours de certaines denrées , nous leur donnerons une douzaine d’œufs de Papy d’Apataki ! mais nous ne pouvons les aider en ce qui concerne le tabac , plus de clopes à terre , et il y a des addicts !Valentine m’explique que quand ils sont en rupture de tabac , ils ratissent leur terrain à la recherche de mégots ou de cigarettes à peine commencées jetées à terre lors de soirées pétanques arrosées ,et essayent de tenir le plus possible , mais elle, ne fume que la marijuana !
L’organisation de leur quotidien est rythmé r par l’entretien du terrain, ramasser les cocos , les sécher , aller chercher le poisson dans les viviers , repas , et soirées musiques surtout reggaes , qu’un ipod sur son socle diffue autour de la grande table. Valentine fait parfois restau , mais pas pour deux personnes , nous lui achetons des langoustes , préparées par Patrick , un régal !
Nous explorons avec l’annexe le lagon , il est très poissonneux , il y a des mérous , des perroquets , des requins , des balistes , et une magnifique raie manta qui vient vers nous à 2 mètres , puis se retourne et disparait dans le bleu profond , magnifique ! Patrick assure quelques repas de poissons frais
Les bateaux repartent vers Papeete , et nous attendons une météo plus favorable pour repartir vers l’est , mais le maramu , vent de sud-est s’installe , et la mer et le vent ne nous permettent pas de sortir de suite
Jeudi 24 mai, à 8h 30 du matin, nous laissons ce petit coin isolé du monde, pas de téléphone car l’antenne « vini » opérateur téléphonique local, a cramé , pour aller de l’autre coté , vers l’est et ainsi se rapprocher de Fakarava
Le vent est dans le pif a 20 , 25 nœuds , et la mer pas cool , nous irons au moteur et nous entrons dans la passe est de Otugi à plus de 10 nœuds ! dans le lagon, nous sommes au mouillage face au motu Otohorau , un site paradisiaque,. Patrick part explorer les fonds pendant que je vous conte notre voyage
Le lendemain, un soleil généreux colore la mer de multiples bleus , alors que le sable et les palmiers tracent une ligne horizontale blanche et verte dans ce bleu infini
Les fonds sont clairs mais un peu moins riches en poissons, et il y a peu de coraux vivants
Sur la plage, quelques cabanes sommairement aménagées accueillent les ramasseurs de coco pour faire le coprah , en juillet , mais personne n’y habite à l’année , la famille de Gaston est donc la seule à vivre toute l’année sur cet atoll
Samedi 25 mai, départ pour Fakarava , deuxième atoll de Polynésie après Ranguiroa, immense rectangle orienté nord-sud de 50 km de long sur 14 km de large , et fameux pour ses passes , nord et sud très poissonneuses. Nous devons aussi y rejoindre, nos amis de « banana » , bateau rencontré au Guatemala , et avec nous avons des contacts réguliers . nous sommes impatients de les revoir pour échanger nos souvenirs et anecdotes de voyages
Un grain menaçant, arrive, partirons nous ? , il faut sortir de la passe avant 10 heures, et arriver à Fakarava aux alentours de midi. le capitaine a tranché, on y va , la passe est maniable , la mer un peu moins « désordonnée » et en moins de 2 heures , nous arrivons à Fakarava , la passe est très large (1.7 km), léger courant entrant , le ciel se dégage , et on mouille face au village de Rotoava .
A suivre……..